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Risques, société, environnement et développement durable

Forêt et développement durable au Chili, indianité mapuche et mondialisation
Resp. Monique Barrué-Pastor

L’année 2002-2003 a été consacrée à la coordination et la réalisation d’un ouvrage de synthèse par Monique Barrué-Pastor faisant suite au programme franco-chilien qu’elle avait co-piloté pendant quatre ans (1997-2001) et qui avait donné lieu à un rapport de fin d’études (400p) en 2001. Il s’agit du programme de recherche ECOS-CONICYT, sur “Les conditions d’un développement durable dans la Région des Lacs au Chili” sous la responsabilité de M. Barrué-Pastor (France) et de J. Sanchez (Chili).

Le travail de collaboration a continué entre les six co-auteurs (trois chercheurs chiliens et trois chercheurs français) au cours des séjours à Toulouse effectués par Juan Sanchez Alvarez et Nicolas Saez Villalobos, en 2002 et 2003, où ils ont été accueillis par l’équipe MAP-ASM.

Monique Barrué-Pastor a assumé l’organisation et l’animation de séminaires de travail centrés sur la publication d’un ouvrage collectif de synthèse, valorisant les résultats d’échanges très fructueux tant interdisciplinaires, entre chercheurs ethno-géographes, géographes physiciens, politologues et socio-économistes, qu’internationaux.

Elle a assuré en France, la totalité de la réalisation de cet ouvrage : conception, organisation, consignes aux auteurs, relectures et demandes de corrections, traduction des textes et des cartes fournis en espagnol, reformatation des graphes en numérique… Mais aussi, illustration de tous les chapitres à partir des deux films numériques qu'elle avait réalisé sur le terrain et dont elle a extrait des photographies avec l’aide des chercheurs spécialisés de l’équipe. Après relecture critique du comité éditorial, propositions de restructuration et de modifications aux auteurs, relecture et reformatage.

L’ouvrage est enfin paru en librairie en Mai 2004 :
“Forêt et développement durable au Chili, indianité mapuche et mondialisation”
Monique Barrué-Pastor (éd.)
Edition des PUM, Toulouse, 2004, 287 p.

Le co-responsable du programme pour la partie chilienne, le professeur Juan Sanchez Alvarez de l’Université d’Osorno, se charge de la publication au Chili, sachant que la volonté commune à tous les chercheurs de ce programme de recherche sur un sujet d’une actualité brûlante, est que cet ouvrage soit publié en espagnol au Chili pour que ses acquis puissent bénéficier aux principaux intéressés.

Nous sommes en train de chercher de nouveaux moyens financiers pour poursuivre notre collaboration et de construire un programme de recherche intégrant les architectes. Des contacts ont été pris avec l’École d’Architecture d’Osorno, mais aussi avec celle qui vient de se créer dans l’île de Chiloé et qui est très intéressée par des études sur l’architecture vernaculaire en bois et l’analyse des dynamiques paysagères.

La culture du risque en Pays Toy : architecture, société locale, risques naturels, patrimoine, plans d’aménagement et développement des territoires montagnards dans le Haut Lavedan.
Michel Barrué, Monique Barrué-Pastor

La construction de ce programme de recherche placé sous la responsabilité de Monique Barrué-Pastor a mobilisé une équipe interdisciplinaire composée d’une dizaine de chercheurs issus de quatre laboratoires différents. Il a fait l’objet d’un document très détaillé (en 37 pages) qui a été présenté au CCRRDT de la Région Midi-Pyrénées, en 2004. À ce jour nous n’avons toujours pas de réponse.

Quelle que soit l’issue de cette démarche, l’ensemble de l’équipe MAP-ASM impliquée dans ce projet, ainsi que les autres partenaires, sont bien décidés à tout mettre en œuvre pour le réaliser, y compris en démarrant sur financement propre.

La plupart des équipes rassemblées autour de ce projet ont en effet déjà travaillé sur la question et souhaitent s’engager dans une collaboration interdisciplinaire permettant de mettre en confrontation les divers résultats disciplinaires acquis, de multiplier les regards croisés sur un même territoire, dans l’objectif de déboucher sur une analyse globale intégrant toute la complexité de la question traitée. De nouvelles investigations communes sont prévues sur le terrain, en complémentarité avec les recherches antérieures. Le démarrage est prévu en 2005.

L'objectif est d'analyser dans une zone de montagne particulièrement touchée par les catastrophes naturelles (avalanches, glissements de terrain, décrochements rocheux, inondations...) et toujours soumise aux aléas non négligeables des risques, l’histoire des évènements catastrophiques, leur inscription territoriale, les perceptions, les systèmes de représentation et les modes d'intégration de ces risques, tant dans les mémoires (individuelles et collectives), que dans les pratiques et les modes de vie, que dans l'architecture vernaculaire, dans les projets d’aménagement, mais aussi dans les procédures de mise en œuvre des politiques publiques et dans les outils juridiques récemment disponibles.

Les catastrophes et les risques seront donc analysés dans leurs multiples dimensions (historique, physique, sociale, psychologique, politique, économique, juridique, technique). La multiplication des sources d'information, témoignages, enquêtes, analyse critique de documents, relevés et prises de vue, recherchées autant dans les archives que sur le terrain aujourd'hui, rend possible une étude diachronique et synchronique, qui seule peut permettre d'éclairer la globalité et la complexité des phénomènes d’amnésie ou d’intégration dans le fonctionnement social. La multiplication des partenaires en est le corollaire.

Si l’on se réfère aux impératifs du développement durable, malgré ses ambiguïtés (sur lesquelles nous aurons l’occasion de revenir dans notre travail), il a au moins le mérite d’avoir mis en avant le principe de négociation et d’intégration des pratiques et des savoir-faire locaux, pour élaborer de nouvelles bases de développement des territoires et des sociétés. Dans ce contexte, le concept de patrimoine culturel et architectural est utilisé en tant qu’outil de développement local.

Ainsi, nous nous proposons, dans une zone de montagne où se cumulent les risques naturels (avalanches, crues, ravinements, laves torrentielles, mouvements de terrain et écroulements rocheux) d’analyser la culture du risque qui existe dans le Pays Toy, notamment dans son architecture. Il s’agit donc d’une certaine manière de contribuer à sa réhabilitation et à sa prise en considération dans les processus de prise de décision et d’élaboration des plans d’aménagement locaux.

Recherche Interdisciplinaire mobilisant : architectes, géographes, ethnologues, juristes, spécialistes en mécanique des sols et génie civil, en modélisation numérique et traitement images.

Equipes impliquées :

Recherche interprofessionnelle et inter institutionnelle

Résultats attendus, portée et impacts :

La diversité du milieu géographique et la diversité des risques naturels qui y sont liés, la richesse des archives historiques, la vivacité des pratiques de transmission orale de l'histoire des familles et des événements catastrophiques, une architecture paysanne spectaculairement adaptée à la diversité des risques naturels, ont fait du Pays Toy un site expérimental d'étude des relations entre société rurale et environnement montagnard à risque.

Ce territoire et cette société ont fait l’objet d’études et d’interventions diverses en conformité avec les spécialités et les fonctions des partenaires engagés dans ce projet. Mais les moyens n’ont jamais été réunis à ce jour pour aboutir à une synthèse commune mettant en relation les différents savoirs et savoir-faire et la confronter aux enjeux très récents et à venir en matière d’aménagement et de développement durable de la zone de montagne.

Le terrain choisi constitue à ce titre un domaine expérimental pour la validation de la démarche interdisciplinaire et interprofessionnelle qui est proposée et à l’élaboration d’une culture scientifique et technique centrée sur les rapports entre société et risque naturel en montagne intégrant les connaissances et les savoir-faire locaux.

Si de nouvelles relations interdisciplinaires sont en train de se construire qui cherchent à faire la preuve de leur capacité à ouvrir un champ original de recherche à l'interface des sciences de la nature et de la société, en conformité avec les problématiques environnementales qui font primer la dimension sociale, les collaborations avec les agents qui ont en charge la mise en œuvre des politiques publiques restent à construire. Quant à l’objectif d’y intégrer les savoirs des populations locales, c’est un défi qui n’a que très exceptionnellement été relevé, au nom du développement durable, partout dans le monde.

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